Summary
Un projet de valorisation de pommes par la transformation permet l’insertion socio-économique des femmes et d’initier une trajectoire vers une meilleure valorisation locale de la production
Le contexte et les objectifs
Dans la vallée de Dadés au Maroc, plus exactement dans les communes de Tilmi et M’semrir, la pomme se cultive depuis le protectorat. Avec le phénomène de la sédentarisation, les éleveurs se sont reconvertis vers l’arboriculture.
Actuellement, certains producteurs locaux de pommes font face à des problèmes de commercialisation. Les intermédiaires ne leur offrent souvent qu’un prix de 2 DH/kg, et de ce fait certains préfèrent ne pas récolter leurs productions. En 2017, la présidente de l’association locale d’alphabétisation du village, Aicha, a eu l’idée de développer un projet de valorisation des pommes permettant à la fois l’inclusion socio-économique des femmes et l’amélioration des revenus des petits agriculteurs locaux.
La réalisation
Pour monter et concrétiser ce projet de valorisation des pommes par la transformation et valorisation agro-alimentaire, Aicha a pris contact avec l’association ACTUS des étudiants de l’École Hassania des Travaux Publics, qui s’est engagée à appuyer le projet de Aicha. Dans ce cadre, quatre femmes membres de l’association de Aicha et vulnérables (veuves ou divorcées avec des enfants à charge) ont bénéficié de trois formations sur les procédés de fabrication et de conditionnement. L’association ACTUS leur a également procuré du matériel (par exemple, stérilisateur), et s’est occupée de l’emballage (pots en verre, étiquettes personnalisées, etc.) et de la commercialisation des pots de compote.
Les résultats
L’association se procure les pommes chez les petits agriculteurs durant la période de récolte à 5Dh/kg. N’ayant pas de moyen pour conserver les pommes, l’association acquière le reste de l’année des pommes auprès du Groupement d’Intérêt Économique local qui possède une unité frigorifique, au prix de 7 Dh/kg. Les quatre femmes s’occupent de production de compote et de sa mise en pot. La compote est produite sans conservateur ou sucre ajouté. La vente des pots de compote de pommes naturelles se fait soit d’une manière directe au sein de l’université et à travers des expositions (par exemple, 500 pots vendus lors du Salon de l’Agriculture de Meknès en 2019), mais également dans les épiceries de Casablanca.
Les gains de la vente des pots de compote de pommes, dont le prix est fixé à 9 Dh/pot en verre, servent à payer : l’achat de la matière première, les quatre employées qui sont rémunérées à 2 Dh/pots, la location d’une chambre au sein de la maison d’une des employées à 50 Dh/jr, et le conditionnement (verre), le packaging (étiquetage personnalisé) et le transport par bus jusqu’à Casablanca.
Limites et perspectives
Le prix des pots limite les perspectives de vente aux habitants de la région. Aicha envisage de développer la vente au niveau des circuits touristiques locaux, de façon à réduire les charges de transport à Casablanca.
De plus,, Aicha vise à agrandir cette activité afin de permettre à d’autres femmes d’intégrer le projet. Elle envisage également de créer une coopérative pour régulariser la distribution d’une partie du chiffre d’affaires aux quatre femmes